Goncourt des animaux : Plongée dans les œuvres captivantes des trois derniers lauréats

prix "30 Millions d'Amis" 2022

Sibylle Grimbert pour "Le dernier des siens"

Sibylle Grimbert a choisi d'illustrer une relation improbable entre un homme... et un manchot. 

11835. Gus, un jeune scientifique, est envoyé par le musée d’Histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l’Europe. Lors d’une traversée, il assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins et sauve l’un d’eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur Terre de l’espèce. Une relation bouleversante s’instaure entre l’homme et l’oiseau. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement...

Au cœur de l'Islande, au XIXe siècle, une histoire captivante prend vie, orchestrée par la plume de Sibylle Grimbert. Dans ce récit empreint de complicité, l'auteur se confie sur les origines de son inspiration, trouvant écho dans la relation avec son chat pour donner vie à celle entre le protagoniste et le manchot. Une trame surprenante, contextualisée par les premières extinctions d'espèces provoquées par l'activité humaine.

S'exprimant sur les ondes d'Europe 1, Sibylle Grimbert assure que, bien que déconcertante à première vue, cette histoire répond à un désir croissant des lecteurs de voir la faune et la flore occuper une place prépondérante dans la littérature. Elle souligne l'opportunité d'explorer le comportement animal, les sentiments des créatures, suscitant une curiosité intense autour de la relation mystérieuse et profonde entre l'Homme et l'animal.

prix "30 Millions d'Amis" 2021

Vincent Maillard pour "L'os de Lebowski"

Je m'appelle Jim Carlos, je suis jardinier. J'ai disparu le 12 janvier 2021. Un de mes derniers chantiers s'est déroulé, dans la propriété des Loubet : Arnaud et Laure. Lui est rédacteur en chef à la télévision, elle est professeure d'économie dans l'enseignement supérieur. Chez eux tout est aussi harmonieux, aussi faux qu'une photographie de magazine de décoration. Tout, même leurs cordiales invitations à partager des cafés ou des déjeuners au bord de leur piscine, vers laquelle je me dirigeais avec autant d'entrain que pour descendre au bloc opératoire... Vous trouverez dans ce livre les deux cahiers que j'ai écrits lors de mon aventure chez ces gens. Mais aussi l'enquête menée par la juge Carole Tomasi après ma disparition. Lebowski est le nom de mon chien. Tout est sa faute. Ou bien tout le mérite lui en revient. C'est selon. Maintenant il est mort. Et moi, suis-je encore vivant ?

Vincent Maillard dévoile l'origine de ce récit surprenant dont le héros est un chien léthargique. Comment est née cette histoire ?

Lorsque la question est posé à Vincent Maillard  sur la raison qui l’a poussé à choisir un chien complètement amorphe comme personnage principal, il répond avoir trouvé l’idée amusante.

Il s'est inspiré de sa chienne Gina qui est un peu comme ça, en léthargie permanente. Le personnage de Jim vit seul, le fait d'avoir un chien l'autorise à créer une sorte de dialogue intérieur. Il imagine ce que son animal pourrait penser, et cela aide l'intrigue à progresser. Lebowski est un personnage à part entière, mais il n'a pas voulu en faire un chien façon Disney qui pense par lui-même. Les pensées de Lebowski ne sont que les projections de Jim.

L’os regroupe tous les fantasmes de Jim, de Lebowski. Et est le nœud du récit. Il devient vite obsédé par cette trouvaille, mais il faut dire que sa vie est vide et cet os la remplit.

Enfant, vincent maillard rêvait d’avoir un chien. Il s'est toujours intéressé aux animaux, à eu des chats, mais pas de chien. Depuis qu'il a Gina, il avoue que ce serait difficile de vivre sans chien. C'est une vraie compagnie.

prix "30 Millions d'Amis" 2020

Xavier De Moulins pour "Le petit chat est mort"

"Je ne voulais pas du tout entendre parler des chats. Je n'aimais pas les chats. Je n'en avais rien à faire des chats. Je trouvais que ça puait que ça mettait des poils partout, et finalement, il a transformé ma vie. Comme quoi il ne faut jamais dire jamais". Interview de Xavier de Moulins pour Europe1.

"Le petit chat est mort. Les mots sont une détonation. Les choisir pour l'annoncer aux enfants n'a pas été chose facile, alors je me suis résigné à faire simple, cinq mots et un point final. Court, cruel, monstrueux". Avec des mots emplis de poésie, Xavier de Moulins  raconte des petites choses et des plus grandes pour mieux vivre les orages à la saison des hécatombes.

Deux êtres qui s'approvisionnent, se découvrent, se cherchent, se trouvent, et finissent par développer un lien profond. Pendant quelques mois, Xavier de Moulins trouve du réconfort auprès de cette petite boule de poils entièrement dépendante de l'homme. Puis, brusquement, le vide.

Comment annoncer cela ? Avec cinq mots durs : "Le petit chat est mort." Comment affronter le deuil, partager sa peine, faire face aux regards insensibles et aux phrases cruelles : "Ce n'était qu'un chat." La réponse sincère surgit du cœur : "Non ! C'était mon chat !"

Un sujet poignant : la perte d'un animal. Comment gérer ses émotions, les cacher ou les montrer ? Surmonter un décès n'est pas aisée. Au-delà de la mort de ce chat, la question du deuil est présente dans ce livre. Il s'agit de s'interroger sur "la perte de quelqu'un de trop jeune que ce soit un homme un chat"

Le présentateur est mis de côté, et on découvre l'homme à travers cette douloureuse mais belle histoire. Xavier de Moulins se livre avec authenticité dans ce récit autobiographique, évoquant sentiments, amour et mort.

Vous pouvez suivre Xavier De Moulin sur instagram :https://www.instagram.com/xavierdemoulins/